Limoges, au cœur des colères sociales
Mouvement du 18 septembre 2025 : entre luttes sociales et désillusion politique
Le 18 septembre 2025, Limoges a fait entendre sa voix dans la rue, comme plus de 250 villes françaises, à l’appel de l’intersyndicale nationale. Ce mouvement social contre « l’austérité » et les politiques budgétaires du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, nommé une semaine plus tôt, a réuni plus de 4 000 manifestants dans la capitale limousine selon les médias locaux.
Dans ce reportage photographique, j’ai voulu rendre compte des colères qui traversent la société française et s’expriment ici, loin des grandes métropoles.
Les rues de Limoges ont vu défiler des visages très divers — jeunes, salariés, retraités, enseignants, syndicalistes ou simples citoyens — unis par un sentiment partagé d’injustice et d’épuisement face aux politiques du président Emmanuel Macron.
Un cortège intergénérationnel et déterminé
Des banderoles rouges, des pancartes artisanales, des slogans vibrants : tout un peuple réuni pour dénoncer la crise politique et sociale qui secoue la France.
Les syndicats — CGT, CFDT, FSU, Solidaires, FO, UNSA — avaient donné rendez-vous dès 9h30 devant la CPAM, avant de converger vers le carrefour Tourny.
Au fil du cortège, les générations se mêlent : des lycéens portant des drapeaux étudiants, des enseignants fatigués mais déterminés, des soignants et retraités marchant côte à côte. L’émotion et la colère se lisent sur les visages, mais aussi une forme de solidarité rare.
Des pancartes qui parlent
« Taxer les riches », « Stop à la violence d’État, sauvons la République », « Ni patron ni mari », « Vive la révolution » : les messages capturés à travers mon objectif traduisent un mélange de désillusion et d’espérance.
Ces mots, écrits à la main sur des cartons, rappellent que la politique se vit encore dans la rue.
Au-delà du simple rejet d’une politique gouvernementale, c’est une exigence de justice fiscale et sociale qui s’exprime, un appel à repenser le contrat social français.
Un écho des luttes passées
À Limoges, ville au riche passé ouvrier et syndical, cette journée du 18 septembre s’inscrit dans une tradition de luttes sociales.
Les drapeaux rouges côtoient les instruments d’une fanfare militante, les gilets jaunes se mêlent aux banderoles syndicales.
Dans cette diversité, on retrouve l’esprit d’un pays en tension, mais encore debout, refusant la résignation.
Une colère calme, une France en quête de sens
Malgré quelques tensions en marge du cortège, la manifestation s’est déroulée dans le calme.
Ce qui frappe, ce n’est pas la violence, mais la persistance : celle d’une population qui, malgré les désillusions, continue de se mobiliser.
Entre espérance révolutionnaire et fatigue politique, ces visages racontent une France qui doute, mais qui marche encore, ensemble.
Crise politique en France : le sens d’un mouvement
Ce mouvement du 18 septembre 2025, quelques jours seulement après celui du 10 septembre, marque peut-être un tournant.
La contestation gouvernementale dépasse les simples revendications salariales : elle interroge le fonctionnement même du pouvoir, la place des citoyens, et la direction que prend le pays.
Dans ce moment de crise politique, mes images cherchent à donner un visage humain à la colère collective — celle d’une France qui réclame d’être entendue.
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